Le journaliste et éditeur de sites américain Robert Niles, sur Online Journalism Review, donne quelques conseils aux journalistes qui veulent “garder leur job” dans la nouvelle économie de l’information en ligne : faire de bons articles, mais ne plus s’arrêter là…
Il faut désormais prendre en charge soi-même la promotion en ligne de son propre travail, et faire, individuellement, chacun pour soi, de son propre nom une véritable “marque” de média concurrentielle…
“La concurrence est de retour dans le journalisme, et de nombreux journalistes sont en train de perdre leur emploi dans la confusion. Quelques conseils pour vous aider à éviter d’en arriver là.”
“Un journaliste chevronné m’a écrit par e-mail récemment. (…) “Je ne comprends pas comment un jeune, ou un plus ancien, peut vivre de cette façon, écrit-il. Je pense que le journalisme en est revenu à ce qu’il était lorsque j’ai commencé, très faiblement rémunéré, n’offrant des opportunités qu’aux meilleurs, les plus chanceux et les plus gros travailleurs, (…)”.”
Et ce “vétéran” de s’interroger si les jeunes reporters auront encore, sur le web, le temps et les ressources nécessaires pour se consacrer à des enquêtes compliquées d’intérêt public, sur les quelles il avait lui-même construit sa carrière.
Si ces préoccupations sont “loin d’être isolées” aujourd’hui dans la profession aux Etats-Unis, Robert Niles, pourtant, “reste optimiste quant à l’avenir du journalisme, autant que sur l’avenir qui attend les journalistes”.
“Avec le Web, cependant, la concurrence est de retour.” “Marges bénéficiaires écrasées”, “salaires en baisse dans les salles de rédaction”… mais “la concurrence offre un remède qui promet d’éliminer la maladie de la complaisance qui a tué ce secteur”.
“Alors comment faire en sorte d’être l’un de ceux qui tire son épingle du jeu de cette compétition ? La clé réside dans l’abandon de tout espoir que l’employeur va vous protéger. Il est de votre responsabilité de créer suffisamment de valeur dans votre travail individuel, que les employeurs voudront payer et les lecteurs voudront lire. Une part de cette responsabilité vous oblige à faire du bon journalisme, honnête, précis et pénétrant. Mais une autre part importante vous demandera d’aller au-delà du reportage et de promouvoir à la fois votre travail et votre nom comme une “marque” de média.”
1. Créer du contenu pertinent correspondant à une attente des lecteurs.
“Deux de mes modèles préférés de réussite de publications en ligne, Consumer Reports et Cook’s Illustrated, sont deux entreprises qui ont construit des sites Web lucratif basée sur l’abonnement des lecteurs, et pas sur la publicité. Oui, on peut y arriver comme ça, mais pour y parvenir, il faut créer une valeur substantielle pour les lecteurs.”
“Aujourd’hui, les reporters qui réussissent doivent être des experts dans leur domaine, avec la capacité d’aider leurs lecteurs à faire sortir la vérité de ce “spin”, et à trier l’essentiel de l’insignifiant.” Ce qui “ne nécessite pas d’abandonner” le souci d’objectivité, mais demande d’être “en formation continue”…
2. Assurer soi-même la promotion de son propre travail
Mais le travail ne s’arrête plus là. C’est au journaliste désormais d’assurer la promotion de son travail auprès de ceux qui sont le plus susceptibles d’être intéressés (par exemple avec des outils tels que Facebook et autres réseaux sociaux), car ce n’est pas les organes de presse qui le feront ! C’est à lui aussi de suggérer à ses lecteurs de transmettre et partager son travail, de proposer à d’autres sources et à d’autres rédacteurs d’établir des liens.
“N’attendez pas après un éditeur du staff de votre site Web pour le faire pour vous. Do it yourself.”
3. Devenez vous-même une “marque”
Utilisez tous les outils à votre disposition (blog, réseaux sociaux, alertes mail personnalisées) pour que votre travail soit associé à votre nom, notamment dans les moteurs de recherche. Et c’est finalement votre nom que les employeurs achèteront…
Oui, vraiment, c’est un nouveau job ! Au fait, vous avez entendu parler de la marque “narvic” ?
Journaliste, blogueur, même combat 😉
Jean-Marie
Exactement !
D’ailleurs je viens de poster sur Embruns un commentaire qui dit la même chose :
Je poursuis le service après vente de ce billet dans les commentaires que je poste ici, et simultanément sur le même sujet sur Embruns, ce qui est une véritable illustration par la pratique de mon propos… :o)
Damien B dit sur Embruns :
narvic répond, sur Embruns :